Carnet de bord d'un Mort-Vivant

..:: Partie 1 ::..

...! Survivre !...

1013, Qlimani, ville de Liposs, quartier Sud :

Il était à genoux et regardait le ciel, mais ne voyait rien. Sur ses joues coulaient des larmes épaisses. Ses yeux étaient rouges. Il ne sentait plus les flèches qui l'avaient transpercé, il attendait la mort. Mais elle ne vint jamais, car elle était déjà passé. Il avait changé de monde, mais ne le savait pas. Il s'en rendit compte au bout d'un certain temps, quand la neige qui l'entourait ait fondu. La brume qui l'entourait disparue. Et enfin il put distinguer la véritable couleur du ciel.

Antarion se leva, et entama sa deuxième vie. Mais ce n'était plus Antarion. Il était différent. Maintenant il s'appelera Nirnaeth. Nirnaeth Arnoediad. Le sang sur ses vêtements avaient séché, et la plaie autour des flèches profondément enfoncées dans sa peau s'était cicatrisée. Il retira les flèches sans aucunes douleurs. Il observa alors autour de lui, et découvrit son ami Sador, dans un triste état. Mais il vivait. Tout comme lui, il avait subit le châtiment suprême : la pénitence du mort-vivant. Sauf que lui était d'autant plus puni, car il était lié à Nirnaeth et ne pouvait plus le quitter. Ils se regadèrent, mais ne dirent rien. Leurs visages étaient suffisament expressifs pour qu'ils se comprennent mutuellement. Nirnaeth enleva les flèches qui avaient aussi transpercé Sador. Elles étaient toutes identiques : une flèche faite avec un bois sombre, et une plume rouge en bout. Le métal de l'embout était aussi sombre, et avait volontairement été tailladé pour faire souffrir chaque personne étant touchée. Nirnaeth observa le reste autour de lui : de nombreux cadavres en décomposition pour la plupart, à un stade avancé. Néanmoins, le froid précédent et l'absence de soleil les avaient très bien conservé, ainsi que leurs vêtements et leurs armes. Il reconnut parmi les cadavres d'anciens amis, de proches, et aussi ceux de sa famille : sa femme, sa fille, son frère, ses neveux. Il les enterra dans les jardins de leur anciennes maisons, qui avaient toutes brûlées.

Puis il s'en retourna, et revint sur les lieux de sa "mort". Il découvrit les cadavres de ceux qu'ils avaient tués, et ne put s'empêcher de pleurer, repensant à sa famille. Sador, plutôt Nen Sador maintenant, était parti s'occuper de sa famille, mais Nirnaeth ne sut jamais ce qu'il fit avec les cadavres. Nirnaeth observa les soldats qui avaient voulus attenter de sa vie. Il y avait quelques humains, et des Elfes à la chevelure blanche et aux yeux rouges : sans doute des Elfes Déchus. L'un d'eux était particulièrement bien habillé, et portait une superbe armure d'un métal clair, résistant et léger. Un casque argenté et rouge hornait sa tête, et il tenait dans sa main une épée brisée, dont le paumeau était incrusté de pierres précieuses et finement gravé de runes elfes. Nirnaeth découvrit alors, accroché à la ceinture de l'Elfe, un grand étui, où était rangé une superbe dague : son manche était d'un rouge à la fois sombre et vif, et il y était gravé en elfique "Gurthang" ("Fer de la mort"). Sa lame était sombre aussi, et finement gravé aussi. Elle était longue de près de 14 pouces, ce qui en faisait une lame redoutable. Nirnaeth n'hésita pas, et prit l'étui et la lame à l'intérieur, se l'attacha à sa ceinture de chasseur. Puis il partit dans la ville, à la recherche d'éventuels survivants. Mais au fond de lui, il savait bien qu'il n'y trouverait personne. Il parcourut la vile du Sud au Nord, d'Est en Ouest. Pas une âme qui vivent. Pas un chat, pas un chien, pas un rat. Personne. Le sol était jonché de cadavres. Il lui semblait qu'il y en avait un millier, peut être plus. Il sortit de la ville, et retrouva Nen Sador, qui l'attendait, impassif. Ils se regardèrent, et ne dirent toujours rien. Puis ils partirent, sans se retourner, vers la Petite Forêt. A partir du moment où ils y mirent pieds, ce fut leur domaine.

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